Cinq leçons issues de la Politique et de l’Histoire

Ugo
7 min readDec 29, 2020

Pendant ce deuxième confinement, j’ai voulu m’offrir une formation crée par Idriss Aberkane et Pierre Yves Rougeyron sur vingt grandes leçons issues de la Politique.

Tout au long de notre Histoire, l’Humanité a été traversée par des crises et des guerres qui ont révélé le meilleur et le pire de l’homme. À travers le prisme de la politique, cette formation propose de relever les leçons que l’on peut retenir des grands hommes pour les appliquer dans nos vies, notre carrière et nos engagements. Le but est donc de se reposer sur l’épaule des géants.

Dans cet article, je souhaiterais revenir sur les cinq leçons résumées qui m’ont le plus marquées.

Winston Churchill, l’un des personnages clés de ces méditations, notamment sur le “No Surrender”

1) La liberté comme récompense

Le premier principe très politique implique que la Liberté n’est pas quelque chose que l’on reçoit gratuitement. C’est quelque chose qui se gagne.

Plus une équipe ou un peuple a des résultats, plus il doit pouvoir gagner en autonomie, à savoir en liberté. La liberté est la première reconnaissance que l’on donne aux combattants. Les peuples libres mis en confiance par la liberté qu’ils ont reçue combattent ainsi mieux que les peuple soumis. Si l’on n’accorde pas d’autonomie ou de confiance à une équipe, cette équipe ne peut avoir de résultats.

La décision du général De Gaulle de dévaluer le franc après la seconde Guerre mondiale plutôt que de partir sur une politique d’austérité comme l’aurait préconisé Pierre Mendès France témoigne du fait que l’on ne peut faire souffrir un peuple qui a combattu. Au contraire, il mérite davantage de liberté.

Se battre pour la liberté est une cause ultime de l’être humain. L’homme qui fait la guerre pour sa liberté est le plus noble. Pourquoi ? Car il est capable de violer consciemment l’interdiction de tuer en le sachant, le regrettant et l’assumant.

2) La fin justifie les moyens

Cette méditation vise à nous sortir de l’image du beau geste. Conformément à l’imagerie chevaleresque, on est souvent obnubilés par le culte du loser magnifique : « Peu importe que nous perdions ou gagnons, il faut que nos moyens restent nobles. »

On peut évoquer le cas de la bataille d’Azincourt (1415) dans laquelle l’armée française composée de chevaliers nobles et entraînés se fait décimer par une armée composée de soldats légers et d’archers « manants ». La France s’est vue ainsi contrainte de remettre en question l’idée selon laquelle l’ordre social de la noblesse était supérieure à la puissance et à l’efficacité illustrée par l’armée anglaise.

Nicolas Machiavel, l’auteur du Prince plaide en faveur d’un homme politique qui se réaffirme sur le monde de la foi. Pour rechercher le bien commun (la victoire dans une bataille, le résultat attendu), il faut être prêt à utiliser des moyens peu nobles quitte à tâcher son âme.

Tamerlan, guerrier de la dynastie des Timurides utilisait des tours de crâne, soit un acte atroce pour prendre vingt cités sans livrer un seul combat, soit épargner beaucoup de sang. À travers cet exemple, on réalise que des moyens moralement condamnables peuvent servir une fin plus noble.

Pour arbitrer entre les deux, l’indicateur de préférence reste l’ego, à savoir être prêt à renoncer à sa gloire, sa réputation pour le bien commun. Machiavel disait à titre d’exemple : « Je préfère ma patrie à mon âme »

3) No Surrender

Winston Churchill, premier ministre de l’empire britannique représente en 1940 l’idéal culte du loser magnifique. Avec une carrière politique en dents de scie, il a su faire de ses défaites des victoires en incarnant cet idéal du « No Surrender » (ne jamais se rendre). Face à un camp défaitiste, il ose mener l’Angleterre sur le chemin de la résilience.

« Nous nous battrons sur les plages, nous nous battrons sur les terrains d’aviation, nous nous battrons dans le sang, dans les rues, nous nous battrons dans les collines, … Nous ne nous rendrons jamais » — Winston Churchill

En prenant l’exemple de Churchill, un alcoolique maniaco-dépressive connue principalement en 1940 pour son échec des Dardanelles en 1918, on réalise que l’héroïsme peut venir à n’importe quel type d’homme qui a du caractère. Un grand homme, c’est avant tout un grand caractère qui rencontre de grandes circonstances : un homme qui est au meilleur de lui-même au meilleur moment pour impulser un mouvement de résilience allant de défaite en défaite sans jamais plier.

Alors que le camp allié amorce sa première grande victoire avec le triomphe d’El Alamein contre l’Afrika Corps, Churchill proclame : « Ce n’est pas la fin, ni le début de la fin, mais c’est peut-être la fin du début ». Car, le luxe du No Surrender, c’est l’ennemi ne peut se permettre qu’une seule défaite alors que le résilient apprendra de chaque défaite et reviendra encore plus fort. C’est ainsi que Rome a fini par vaincre Hannibal et Carthage.

4) Compter sur ses propres forces

Mao Zedong disait : “La puissance ne s’emprunte pas.” Soit on est capable de faire un programme de A à Z, soit on est un objet d’autrui. Il est possible de coopérer avec les autres mais cette coopération se fait dans l’optique de passer d’autrui. À l’image d’un couple, il ne faut pas chercher à combler un manque mais trouver une complémentarité avec l’autre. Autrement, on entre dans une logique de rente à savoir le repos de soi sur le manque à être.

C’est ce que l’on appelle « la maladie hollandaise » : un phénomène qui relie à la base l’exploitation des ressources naturelles au déclin de l’industrie manufacturière locale. C’est ainsi que l’empire colonial a appauvri la France (cf thèse de Jacques Marseille). Dans la logique impérialiste, le peuple frappé par la colonisation est déshumanisé tandis que le peuple conquérant devient incapable et dépendant.

Chaque individu à l’image d’une nation dispose de forces et de faiblesses qu’il doit exprimer. Cependant, il ne faut pas être des vases de Chine. En effet, un cygne noir pourrait tout à fait apparaître, à savoir au sens de Nassim Nicolas Thaleb un événement exceptionnel, comme la crise que nous vivons actuellement. Face à cela, il faut viser l’antifragilité (être renforcé par le choc et la volatilité) et ne pas laisser la politique, la défense et l’économie être des vases de Chine.

5) Chérir l’incertitude

L’homme doit accepter que la seule certitude, c’est l’incertitude. En effet, la seule chose que l’on ne peut changer c’est le changement. Si l’on cherche à fuir l’incertitude, alors on augmente son emprise sur nous.

Augmenter notre zone d’incertitude peut rapidement faire paniquer un gouvernement. C’est ainsi qu’une épidémie a mis l’Occident à genoux. Quand bien même des plans bien précis existent pour y faire, les dirigeants européens sont restés sans rien faire entre février et mars, comme des lapins devant des phares. Or, face à l’incertitude, on tombe souvent dans le culte de l’immobilité.

Aujourd’hui, on peut déstabiliser n’importe quel organisme en augmentant sa zone d’incertitude. Or, l’incertitude, c’est la vie. Si l’incertitude n’existe plus, on tombe dans la prévisibilité totale et l’absence de liberté. On pourrait évoquer la lutte contre le précrime dans le film Minority Report.

Chérir l’incertitude, c’est ainsi l’accepter sans se laisser porter par elle, en mettant à profit notre volonté. En cherchant à fuir l’incertitude économique, politique, le monde nous met à genoux. Aujourd’hui, nous faisons face à une sénilité de la civilisation, soit une civilisation lâche face aux conséquences et à plat ventre devant les faits. D’ailleurs, face à l’incertitude, les meilleures décisions sont souvent celles qui paraissent dénuées de logique et de rationalité.

La décision de Steve Jobs de produire l’lpod était pouvait être jugé irrationnelle au regard des études de marché. Or, c’est en se basant sur ces émotions et ses envies que Jobs a permis à Apple de défier la logique du marché : « J’adore la musique. Si on doit crever demain, autant crever en faisant ce que l’on aime ». Face à l’incertitude et à la mort, la raison d’être peut-être une raison de vivre, au-delà de toutes les stratégies commerciales. Et la raison d’être dépasse de loin la stratégie. Elle en mange au petit déjeuner.

Face à l’évolution de l’innovation, du marché, de l’environnement, il faut ainsi chérir l’incertitude en revendiquant un être qui nous permet de nous élever et accueillir, ne pas lutter contre la mer mais s’adapter à elle. Comme disait Bruce Lee, soyez comme l’eau (Be water my friend !)

Conclusion

Tous les propos défendus ici émanent entièrement de la pensée des auteurs. Tout au long de cette formation, j’ai pu naviguer entre ces différentes notions reliées les unes aux autres.

Dans une situation comme celle que nous vivons, il me semble primordial de s’inspirer des grands hommes pour faire face à des situations exceptionnels. D’un point de vue personnel, ces leçons nous permettent de devenir meilleur dans notre quotidien. Seulement, elles nous donnent également une conscience politique nous permettant de penser notre environnement et notre société. En outre, cette formation nous aide à choisir notre camp…

Il aurait été peu productif de rédiger un article sur l’ensemble de la formation. J’ai donc sélectionné les leçons qui m’ont le plus parlé. Si vous souhaitez en savoir davantage et que ces quelques lignes vous ont convaincu, je vous suggère de jeter un œil à l’offre de formation sur MyBeBooda :

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Ugo

Blogueur en motivation et en développement personnel. J’écris sur l’être humain, la politique et ma philosophie